Sirène

Enclavé dans le Port autonome de La Pallice, le bâtiment destiné à devenir l’Espace de Musiques Actuelles de La Rochelle, balcon sur le port et parvis du boulevard, relie deux mondes qui s’ignorent et doit exister par lui-même. De l’addition de ces contraintes et de ces contraires naît la logique de son insertion dans l’environnement.

Sur le port vers lequel il était autrefois tourné, le bâtiment existant présente son ancienne façade « noble » ornée d’un fronton et de larges percements. Le grand balcon et la retombée de toile qui rehausse le fronton renforcent sa façade maritime et manifestent le changement de statut du bâtiment.

Sur le boulevard auquel il tournait le dos, présentant à la ville une triste façade percée de maigres fenêtres, le bâtiment ouvre désormais un large parvis qui, par un jeu de plans inclinés et de passerelles, forme une véritable invitation pour le passant. La toile s’étend ici en un large auvent qui vient chercher très loin le visiteur. C’est une façade vivante, mêlant les circulations des artistes, des visiteurs et des techniciens.

La structure et l’écorce du bâtiment sont laissées en état, les interventions se limitant au strict confortement.

Après dépose de l’ancienne charpente métallique, une nouvelle construction conçue comme une boîte à musique prend place sur la dalle haute du bâtiment pour accueillir la grande salle de concert. A l’intérieur, l’alternance des revêtements métalliques pleins ou ajourés forme comme la soute d’un cargo en partance pour des terres exotiques.

L’accueil du public, raccordé au deck général par une passerelle, est un espace très ouvert animé par le brouhaha des musiques et des conversations. Il ouvre une large perspective sur le port.

Sur la façade du bassin à flot, de grands balcons relient les différents espaces et servent de distribution générale, d’issue de secours, mais aussi de lieu de respiration et d’échange, de lounge et de fumoir.