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Aa !
Rire souvent et beaucoup ; gagner le respect des gens intelligents et l’affection des enfants ; savoir qu’un être a respiré plus aisément parce que vous avez vécu. C’est cela réussir sa vie.
Actes
Construire est un acte politique, culturel, social.
JE CROIS profondément en l’acte politique, citoyen, qui initie tout projet. Il associe la demande d’un groupe d’usagers à la commande d’un élu. L’engagement dont il témoigne scelle la confiance de chacun en l’acte constructif à venir. Pour le Point Ha^t à Saint Pierre des Corps, ce « couplage citoyen » était formé par Maud Le Floc’h du pOlau-pôle des arts urbains associée à Philippe Freslon de la Compagnie Off, et la communauté d’agglomération Tours Plus. Mais il peut être tout aussi intense entre les habitants d’un bidonville en Essonne, le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) et la Fondation Abbé Pierre, socle essentiel aux actions du PEROU.
J’IMAGINE l’acte culturel autour de toute action construite. Le chantier ouvert est un lieu intrinsèquement culturel, empreint de passages, de brassages, de nourriture intellectuelle, émotionnelle, physique, de transmission, d’interpellation, de questionnements. À Saint-Pierre-des-Corps ou à Calais, les structures culturelles réhabilitées portaient haut cet acte en programmant des évènements associés au chantier. Mais un simple repas partagé entre tous les acteurs d’un chantier, à La Rochelle, Nanterre, ou Paris mêlant spécialités gustatives et récits de vie de chacun, est tout aussi riche d’échanges.
JE PENSE le projet comme un acte social. Construire est ce qui nous réunit. Femmes, hommes, mains, pensées, actions, regards : montrer ce qui est à l’œuvre dans un chantier génère des liens essentiels à l’avancée collective de notre société. Ouvrir les chantiers est nécessaire pour se pencher ensemble sur ce qu’est ou devrait être le travail « bien fait », «avec amour», et sur les conditions de notre manière d’habiter ce monde commun. Qu’il s’agisse d’une tour de 22 mètres ou d’une ambassade de boue avec un chapeau sur la tête.
Architecte
Notre passion de la complexité provient d’une façon de voir les ‹ habitants › non comme une marchandise ou un prétexte à produire de l’art ou du commerce, mais comme un réseau infiniment précieux de relations, d’actions, de comportements, d’empathies qui forment lentement un tissu urbain. C’est ce réseau qui devient ‹ matériau d’architecture ›. Il se fait que nous sommes architectes et non médecin… mais où est la différence ?
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Beau
Pour construire un beau projet, il faut un beau chantier.
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Chantier
Le chantier est le lieu du questionnement et des avancées. Il est une aventure, un temps de découvertes, et requiert des performances de la part de tous. Aussi convient-il de redonner au chantier ses lettres de noblesse. Comment peut-on mépriser le travail artisanal ? Nous avons oublié que tout ce qui nous entoure, notre environnement, intérieur comme extérieur, a été réalisé manuellement – par des hommes. Et c’est justement sur le chantier que convergent tous les savoirs, ceux des ouvriers, des ingénieurs, des architectes, c’est une richesse infinie. (…) Le chantier devrait être un lieu de la formation, les connaissances s’acquérant par expérimentation ou par mimétisme.
Café
Pas d’architecture sans une tasse de café.
La « cabane » ou « cité de chantier », est le point chaud du chantier. Elle est dessinée et construite à partir des rebuts des entreprises présentes sur place. Une cité de chantier en réemploi plutôt qu’en Algécos. Elle est l’endroit où l’on se rassemble, l’endroit où l’on travaille, l’endroit où l’on raconte, l’endroit où l’on mange. Le « restaurant » est le point chaud de la cabane de chantier. C’est un lieu de vie chauffé et ouvert où tout le monde peut venir. Les salariés du lieu en travaux, les entreprises, visiteurs, passants, ouvriers, architectes. Cantine, vrai restaurant ou micro-ondes à disposition, plat dressé ou gamelle du midi, le partage commence dans l’assiette. Mais le « café » est le point chaud du projet. Tout commence, et tout se poursuit autour d’une tasse de café chaud. La cabane en propose en permanence. D’ailleurs, la première chose que j’ai faite après avoir construit l’atelier de la permanence architecturale à Darwin à Bordeaux, c’est d’acheter une machine à café.
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Délaissé
Le Tiers-Paysage désigne la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature. Il concerne les délaissés urbains ou ruraux, les espaces de transition, les friches, marais, landes, tourbières, mais aussi les bords de route, rives, talus de voies ferrées, etc. (…) Comparé à l’ensemble des territoires soumis à la maîtrise et à l’exploitation de l’homme, le Tiers-Paysage constitue l’espace privilégié d’accueil de la diversité biologique. (…) Le nombre d’espèces recensées dans un champ, une culture ou une forêt gérée est faible en comparaison du nombre recensé dans un délaissé qui leur est attenant. Considéré sous cet angle le Tiers-Paysage apparaît comme le réservoir génétique de la planète, l’espace du futur…
Danse des grues
J’aime à contempler la farandole habile des grues, témoin joyeux de la ville en mouvement, une ville vivante, matérielle, loin des décrets et des signatures de bas de pages. La danse des grues est un ballet infiniment expressif.
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Écoute
Les gens pensent toujours qu’on ne peut apprendre qu’en recevant quelque chose d’une personne qui en sait plus que vous. En fait, je pense que c’est la pire façon d’apprendre. Il est préférable que chacun découvre de lui-même, sinon vous n’entendrez que l’opinion d’une seule personne et vous n’en tirerez aucune leçon. (…) Dans l’atelier, chacun tente de trouver une manière d’être, qui soit à la fois utile et pertinente ; c’est alors que nous apprenons les uns des autres. Pour être efficace, il faut être à l’écoute.
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Fête
Le chantier a toujours été un lieu empreint de rituels et de célébrations, rythmant les avancées de l’œuvre collective. Aujourd’hui, ils se résument souvent à « poser la première pierre », ou « couper le ruban », actes forts mais accaparés par la sphère politicienne. Fêter la construction, c’est d’abord retrouver ces cérémonies conviviales et solidaires, reconnaissant pas à pas le travail à l’œuvre.
Au démarrage du chantier, lorsque l’on planifie toute l’organisation autour de la maquette, je commence à parler des fêtes. Au début, les entreprises sont surprises. Mais peu à peu, chacun se prend au jeu et on trinque ensemble dès l’ouverture. La levée des charpentes est aussi un moment particulier, car la forme du bâtiment émerge. Au Point H^ut, nous l’avons fêté avec 700 personnes. Puis il y a le clôt couvert, où l’on commence des parties plus complexes, cela marque une nouvelle étape. Mais parfois, le prétexte manque et l’on se retrouve à fêter les vacances ou la galette des rois ! Un pot de chantier est un rassemblement fondateur et symbolique de l’acte constructif. Chacun apporte sa spécialité, raconte sa vie. Ouvriers, chargés de projets, chefs d’entreprises, architectes, élus, se retrouvent et discutent des joies et tourments de la vie quotidienne, qui nourrissent profondément l’architecture.
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Gigot bitume
Réhabilitons le gigot bitume !
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HQH : Haute Qualité Humaine
Un beau chantier, c’est surtout un chantier humain.
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Incrémental
L’incrémentalisme ne veut décider de chaque étape qu’au moment où il l’aborde et pendant son cours : à chaque étape, il regarde en arrière. Il refuse de décider trop tôt les étapes suivantes ni surtout la totalité de l’opération sans la soumettre aux évènements de chaque phase. Ainsi la fin n’est pas définie dès le début. L’incrémentalisme est la façon écologique de décider : par la participation continue de toutes les informations et de tous les informateurs qui surgissent au cours de l’opération. Cette méthode signifie : ‹On apprend à marcher en marchant›. C’est une méthode intuitive, ‹darwinienne› à l’image des tâtonnements de la nature. C’est ainsi que je me suis reconnu comme incrémentaliste depuis toujours.
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Juridique
Maîtriser les outils juridiques, pour conseiller les maîtres d’ouvrage et mieux servir l’habitant.
Jaune
C’est l’histoire de mon enfance, à l’École Steiner. L’histoire de deux grands amis, Petit Bleu et Petit Jaune. Après l’école, ils se retrouvent pour jouer ensemble. Un jour, ils rient et s’amusent tellement fort que lors d’une roulade, ils se confondent et deviennent une unique forme verte. Quand c’est l’heure de rentrer à la maison, ni Papa Bleu, ni Maman Bleu, ni Papa Jaune ni Maman Jaune ne reconnaissent leurs enfants. Petit Vert se met à pleurer, et des petites gouttes colorées tombent de ses yeux. Bleues, et jaunes. Alors les larmes qui coulent à flots reconstituent peu à peu Petit Jaune et Petit Bleu. Tout le monde s’embrasse dans une symphonie de bleus, jaunes, verts et de papiers découpés.
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Kaléidoscope
Construire est ce moment fertile où convergent les idées et divergent les possibles.
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La Corbusière
Avec des enfants, travailler en agence devenait difficile. Pendant un congé maternité, j’ai repris des études au DEA de Paris Belleville : naturellement, mes recherches se sont portées sur la situation des femmes dans le monde de l’architecture. Femmes architectes et femmes dans les dessins d’architecture. Elles y figurent très souvent en cuisine ou derrière les poussettes… Dans les dessins de l’immeuble-villa du Corbusier, qui encore aujourd’hui est un grand modèle progressiste, Monsieur fait de la gym sur la terrasse pendant que Madame bat les tapis. Un jour, je tombe sur une de ses phrases à propos de l’unité d’habitation de Marseille. Il dit : ‹ La femme sera heureuse si son mari est heureux. Le sourire des femmes est un don des dieux. Et une cuisine bien faite vaut la paix au foyer. Alors faites donc de la cuisine le lieu du sourire féminin, et que ce sourire rayonne sur l’homme et les enfants présents autour de ce sourire.›…
Lire
Quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux.
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Maquette
La maquette en bois, c’est la mascotte de tout projet.
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Nourrir
Chantier du Point H^ut, Saint-Pierre-des-Corps. Monique et Edwige, cuisinières et Nicolas Simarik, artiste en résidence, nous accompagnent sur les temps forts du chantier. Comment associer conférences, fêtes, rencontres, échanges ? Nourriture intellectuelle, physique et spectaculaire ? Défilé de buffets colorés, grillades au transpalette, soupes en bétonnière et agneaux suspendus à la flèche du télescopique.
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Ouvert
Un chantier humain, c’est d’abord un processus ouvert.
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Permanence
C’est elle qui permet de faire le chantier autrement.
La permanence architecturale peut être faite partout, quelle que soit la problématique de l’objet construit. Il s’agit d’habiter le chantier, de le vivre, d’être sur place. À Saint-Pierre-des-Corps, pendant la réhabilitation de la partie logements, Ariane, étudiante en architecture, habitait dans une caravane, au beau milieu du chantier ! Elle suivait jour après jour les avancées des travaux, gérait les interactions entre tous les acteurs : constructeurs, entreprises, maîtrise d’usage, d’ouvrage. C’est avant tout un travail de relation humaine. Au moins les deux tiers de la permanence sont consacrés à désamorcer les tensions du chantier au quotidien, pour passer du potentiel conflit au plaisir. Le temps de la permanence est un temps très lent, d’accompagnement, d’écoute, mais aussi d’intense réactivité. C’est très complexe, mais à mon sens très instructif. Il faut juste continuer à se battre pour que ce travail soit reconnu au sein des écoles, où l’on dit aux étudiants que « ça n’est pas de l’architecture »…
À Darwin, Bordeaux, nous tentons maintenant une permanence architecturale non seulement pendant le chantier, mais au cours de toute des études préalables. C’est un travail quotidien de conception, de compréhension et d’accompagnement, à temps plein et sur place. Réaliser au mieux cette phase d’étude, c’est d’abord être sur place. Nous avons construit un atelier dans la halle, pour accueillir cette permanence. Toutes les équipes y sont, enquêteurs, dessinateurs, architectes, bureaux d’études techniques, maquetteurs, nous sommes une cellule de conception sur le lieu même du projet : dans une même pièce, tout passe dans l’instant de l’idée au dessin, au calcul, au maquettage. S’il y a le moindre doute, on mesure sur place. On est sans cesse dans le sujet. C’est un lieu d’accueil, d’écoute, d’imagination, de programmation et de transmission permanente.
Plaisir
Rechercher le plaisir, éviter la peine, c’est le fait général, d’autres diraient La Loi, du monde organique. C’est l’essence même de la vie. Sans cette recherche de l’agréable, la vie serait impossible. L’organisme se désagrègerait, la vie cesserait.
Processus
L’architecture n’est pas l’exécution d’un objet sur plan, mais la conduite souple d’un processus.
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Quel monde ?
La projection, la planification, la prospective et la programmation n’ont jamais fait que projeter ce qu’il était possible de pré-calculer à un moment donné. Et par conséquent, de bloquer l’image d’un futur déjà assigné à résidence. Bien sûr, il faut prévoir et calculer : mais il faut d’abord arriver à voir ce qui doit être vu et par conséquent prévu. Faut-il projeter en avant plus d’automobiles ? (…) Pas de voitures et d’autres transports ? Lesquels ? Pour quel genre de ville ? Quel genre de voyage ? On arrive assez vite au-delà du projetable et du possible. Or c’est d’un hors-possible qu’il s’agit, toujours ! (…) Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire : il faut faire attention, mais attention à ce qui n’est pas visible, pas reconnaissable, pas formé…
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Réemploi
Moins de matières grises, c’est moins de tout ce qui constitue la face cachée de la matière. Moins d’énergie pour extraire, transformer, transporter et mettre en œuvre la matière, c’est diminuer ce qu’on appelle également l’énergie grise. Moins de pollutions, de rejets et de déchets, c’est aussi réduire l’entropie inéluctable de la matière, c’est retarder son devenir gris, symbole d’abandon et de dédain. Plus de matière grise, c’est plus de conscience, de lucidité, d’invention et de créativité pour un usage responsable de la matière. C’est miser sur la pluralité des intelligences qui façonnent le rapport au monde car, si les ressources terrestres sont finies, les ressources intellectuelles semblent infinies.
Rencontre
Tout projet se détermine dans la rencontre de l’autre. J’entends souvent dire par des architectes que la programmation doit être établie et définitive pour que leur mission puisse commencer. Je pense l’inverse. L’essentiel de mon travail consiste à interroger la commande, l’écouter, la comprendre, l’intégrer – j’en rêve la nuit ! –, pour pouvoir articuler et tisser un projet qui a du sens. Il faut beaucoup de temps pour entendre et traduire la demande de l’utilisateur, habitant, élu, occupant. C’est une rencontre. L’architecte est un accompagnateur, passeur, articulateur. « Concrétiseur ».
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Suivre
Suivre un chantier, c’est interpréter le projet. C’est le moment de confrontation entre les dessins et le faire, c’est là que tout se joue vraiment. Un détail n’est pas tout-à-fait prévisible avant de rencontrer l’ouvrier qui va le réaliser. On dessine une intention, mais on réalise avec un savoir-faire. Mises en œuvre, principes constructifs, assemblages, toutes les finitions sont réinterprétées au cours du chantier avec les gens qui le font. Un chantier n’est pas « exécutable par n’importe qui », mais interprétable par chacun, dans une relation de confiance qui nécessite un suivi, une présence et une écoute permanente. Ce n’est pas pour cela que rien n’est maîtrisé. C’est un flou maîtrisé, ou une maîtrise floue, comme la couture floue : je suis pour une architecture souple et ajustée.
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Transformé
On ne construit jamais à partir de rien, on transforme l’existant. Et tout ce qu’on construit sera un jour transformé. En un sens, toute construction est une réhabilitation.
Transmission
L’élément essentiel pour transmettre un projet à l’autre est la maquette. Et puisqu’on ne construit jamais seul, tout projet se conçoit aussi à partir d’elle. Contrairement à une image, une maquette ne peut pas mentir. C’est un outil de test, de vérification, autant pour la programmation que pour la volumétrie et la construction. Elle parle à tout le monde, contrairement à un plan. On peut la toucher, la manipuler. Et surtout, elle conserve une grande part d’interprétation, inhérente à tout désir de transmission. On comprend, on se projette sur une maquette, mais on ne fige pas le projet. À grande échelle, elle permet à chacun de se situer, de réaliser où se situe sa propre action. Lorsque l’on présente le projet au démarrage du chantier, un ouvrier qui coule un pieu doit savoir à quoi il servira, même s’il ne vient que pour cela. Tout comme un enfant qui visite le chantier doit comprendre qu’il voit un état des lieux, et imaginer ce qu’il deviendra par la suite.
Tisser
L’écologie n’est pas le tissu de mensonges que recouvrent des normes aveugles, mais le tissage délicat et lucide de liens entre les êtres, les choses, les lieux.
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Un pour cent
Il y a des 1% artistiques, culturels, sociaux, scientifiques. Je rêve de projets cent pour cent censés, sensuels, sensibles : vivants.
Urbanité
Urbanité : c’est la politesse des maisons. Portes chaleureuses, porches accueillants, escaliers pour grimper et s’asseoir, perrons discrets ou somptueux, balcons fleuris, la maison, dans la ville, s’occupe de l’autre, connu ou inconnu. C’est aussi l’unité recomposée d’un ensemble à partir de ses éléments discontinus.
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Visite
Tous les jeudis à 17h, visite du chantier. Il y aura des casques pour tout le monde.
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Workshop
L’idée de matrice pourrait éclipser celle de maîtrise, en définissant des outils de conception ouverte, et mouvementer les pratiques. Ménageurs, notre rôle est de construire des points de vue, des cadres de vision et d’action déployant les transformations urbaines en acte. Générer des espaces-temps en forme de lieux d’échanges entre les différents acteurs de la fabrication de la ville. Créer des outils partageables, appropriables et autonomisables. (…) Sur les chantiers, cela se traduit par un ensemble de règles constructives et structurelles simples : utilisation des matériaux, hauteurs d’assemblage, surfaces d’implantation… L’objectif étant la libre expression de chacun visant à l’émergence de formes complexes.
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X, Y et Z
Va-t-on éternellement laisser sur le bas-côté ceux qui restent ? Ceux qui ne rentrent pas dans les grilles, dans les cases, ceux qui gênent ? Les « délaissés humains » d’aujourd’hui construiront allègrement le monde de demain.
Écrit à Bordeaux/Paris, avril 2015, avec Édith Hallauer.