Halles de la Cartoucherie

Un écosystème dynamique

La réhabilitation des dernières halles de la Cartoucherie en un lieu unique, pour toutes et tous, est un acte fondamental du renouveau du quartier et de l’émergence d’un écosystème. Les deux halles restantes, la Halle 121 et la Halle 128, en sont le cœur et la mémoire. Les nouvelles Halles de la Cartoucherie, portées par le collectif d'entrepreneurs Cosmopolis, sont conçues comme des espaces concrets qui hébergent l’imaginaire, une localisation physique de l’utopie. Elles s’articulent autour de quatre pôles d’activités : la culture, la gastronomie, le sport/santé/bien-être, les espaces de travail.

Pour transformer les anciennes halles délaissées en un écosystème pluridisciplinaire, le projet se fonde sur une implantation efficace des différents usages, aussi bien confortable que source de multiples interactions. Le processus de conception du projet s’est attaché à analyser les caractéristiques remarquables de la halle pour que la transformation du lieu réponde à de nouveaux usages tout en conservant les singularités, témoins du passé industriel du lieu. Le projet global des Halles de la Cartoucherie se compose de deux bâtiments distincts : la halle 121 réhabilitée et une nouvelle salle de spectacle.

Recycler une mémoire, réinventer un usage

La halle, de 190 m de longueur, est divisée en deux parties par un espace extérieur planté couvert, la Halle verte. Elle est une circulation transversale à l'échelle du quartier, un trait d’union végétalisé qui divise la halle en deux volumes, sud et nord.

Au nord, la halle est traverse par la « Grande rue », une épine dorsale qui irrigue les espaces des deux travées latérales. C'est le lieu du lien, de l’appropriation, et de tous les possibles. Les différents programmes (restauration, coworking, sport…) s’organisent de part et d’autre de cet axe central qui conserve toute sa hauteur et son effet cathédrale.

Au sud de la halle verte, le volume du bâtiment est laissé dégagé dans sa largeur et sa hauteur pour accueillir une salle d’escalade. Derrière la nouvelle façade en bois de la Halle verte, le volume du bâtiment historique et ses 3 nefs sont préservés sur 8 trames, permettant de redécouvrir la halle dans sa largeur. L’ancien pont roulant, l’une des dernières traces de l’activité historique des Halles, est conservé et repeint en jaune. Le grand et lumineux espace d’escalade libéré profite en intégralité de la hauteur de la halle.

Un processus partagé

Durant la conception du projet des Halles de la Cartoucherie, la maîtrise d’ouvrage est maîtrise d’usage, une entité composée de 7 investisseurs-exploitants. Pour construire le projet avec justesse, Compagnie architecture et OECO architectes vont à la rencontre de chacun d’entre eux, afin de comprendre le montage du projet, son fonctionnement ; rassembler les usages et ceux qui les portent ; intégrer la diversité des horizons de chacun. Les deux agences d’architecture organisent des visites et des ateliers, testent les associations, adaptent les programmes au « déjà-là » existant et au cahier des charges de la ZAC.

L’acte constructif prend d’abord la forme de maquettes en bois, qui envahissent progressivement les agences : tests de volumétrie et de structures, détails techniques, couleurs… Les maquettes, au 1/500 et 1/200, ont été le support de discussions au fil des rencontres. Après les petites échelles, ont été fabriquées des grandes maquettes au 1/50 (plus de 6 m de longueur) de la halle et de la salle de spectacle.

En parallèle des études, de 2017 à 2019, le collectif Cosmopolis, avec la complicité de Compagnie architecture et OECO Architectes, active la halle endormie et préfigure les futures activités par l’organisation de plusieurs temps forts.

Un ouvrage aux éditions Archibooks

En 2025 est publié l'ouvrage "Les Halles de la Cartoucherie" aux éditions Archibooks, écrit par Christophe Catsaros et Benoît Hermet.

 
Pour être complète, l’histoire des Halles de la Cartoucherie devrait être aussi celle de l’appropriation par un nouvel entrepreneuriat associatif d’un langage et d’un mode opératoire longtemps confinés à la marge, perçu comme un contrepoids à l’urbanisme conventionnel. Aujourd’hui, les tiers-lieux ne sont plus des espaces marginaux de contestation. Ils sont devenus des éléments incontournables de l’aménagement urbain, véritables outils de cohésion, et repères dans la conception et la réalisation des nouveaux quartiers. 
 
Les Halles de la Cartoucherie de Toulouse incarnent cette nouvelle génération de tiers-lieux, moteurs d’une forme d’urbanisation plus respectueuse de l’environnement. Elles constituent le cœur actif d’un nouveau quartier, en constante évolution depuis dix ans, en anticipant sa reconversion.
La Cartoucherie est le garant qualitatif du projet : celui d’un écoquartier dense et apaisé, prêt à entreprendre sa troisième et dernière extension.